LOUISIANE

15 mars 2010

Samedi 6 Mars

Abbeville à Duson

Abbeville, petite ville avec son charmant Square et sa cathédrale en briques Marie Magdalen, mais ville pas très animée en matinée.

Puis direction Duson au « Frog City RV Park » comme vous l’aurez compris, un camping, mais privé. Cela nous a permis d’avoir une bonne connexion Internet et il y avait du boulot. Donc après midi très occupée à l’intérieur de Midemobile alors qu’il faisait un magnifique temps pour des ballades. Mais parfois il est nécessaire de faire un choix. Nous avons cependant fait 10 mn de marche autour du camping, mais il n’y avait pas plus à faire.

Dimanche 7 Mars

Duson à Holy beach

Le train n’a pas sifflé 3 fois, mais 2, et en pleine nuit ce n’est pas du tout agréable. Mais bon, nous avons repris la route en baillant un peu, direction le Sud de Lake Charles avec une boucle d’environ 200 kms. Route marquée jolie sur notre carte, traversant des champs où on élève des écrevisses.

Aujourd’hui dimanche, beaucoup de monde près des canaux pour pêcher en famille. On pêche avec des crevettes ou des petits crabes récoltés avec des épuisettes dans le bayou. Nous avons pu regarder la pêche aux crabes bleus. C’est à un pilon de poulet attaché à une ficelle et jeté à l’eau, que les crabes viennent s’accrocher. Il n’y a plus qu’à les sortir. « Aujourd’hui ils ont faim » m’a dit une jeune femme, aussi sa pêche était bonne.

Cette partie de la Louisiane avec ses marais, nous a fait penser un peu à la Camargue.

Au loin quelques barges de forage. La Louisiane reste le 2^ème producteur de pétrole après le Texas. Avec Katrina, il y a eu de gros dommages et beaucoup se sont retrouvés sans emplo. A ce propos, en Louisiane plus de 15% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté

Un arrêt assez tôt à Holy Beach. Dénommée station balnéaire, mais c’est un bien grand mot. Ce sont en partie des caravanes et mobil homes installés sur une petite parcelle de terrain, et quelques maisons sur pilotis. La plage n’est pas vraiment jolie, et l’eau du Golfe du Mexique est assez boueuse. Nous avons trouvé à nous garer sans gêner personne, sur une route en cul de sac pour y passer la nuit.

Lundi 8 Mars

Holy Beach à Jennings

Notre programme prévu aujourd’hui est tombé à l’eau. A cause de quoi ! de la pluie. Un beau parc « le Sabine National Wildlife refuge » dans lequel se trouvent des sentiers pour observer les oiseaux, ratons laveurs alligators, se trouvait sur notre parcours, et nous avions envisagé de faire une ballade. Mais la pluie de plus en plus forte, nous a obligés à un demi-tour. Nous avons donc rejoint notre refuge à nous, pour nous réchauffer avec un café, et repartir en direction du Lake Charles, voir 2 petits musées. Pas de chance, c’est lundi et donc tous les deux étaient fermés.

Aussi, nous avons poussés jusqu’à Jennings, où le « Tupper’s muséum » était ouvert.

Il s’agit en fait, d’un ancien magasin général datant de 1910 qui avait été fermé en 1949, et rouvert pour le public 40 ans plus tard, en tant que musée. On y trouvait de tout, des tissus, chaussures, vêtements, bijoux, jouets, outils, pharmacie, alimentation, etc. il faisait aussi office de bureau de poste. Attenant, une pièce avec une collection de téléphones, et une autre superbe collection, de décoration de Noel et de Ghost’houses (Maisons de fantôme) il a fallut 6 mois de travail pour chaque maison.

Le tour accompagné par une charmante dame Louisianaise, nous expliquant chaque rayon. Ce magasin était en fait situé à près de 25 kms de Jennings, mais a été transplanté au cœur de la ville pour faire office de musée.

Parking de Wal-Mart pour notre nuitée, où des Cajuns parlant très bien le français, et ravis de parlant la langue de Molière nous ont abordés.

Mardi 9 Mars

Jennings à Lafayette

Nous avons rejoint Lafayette fief des cajuns, pour aller au centre touristique, où il est écrit « ici on parle français ». Munis d’infos, nous nous sommes rendus au centre historique très étendu. D’abord une visite à la Cathédrale St Jean Baptiste devant laquelle se trouve un chêne gigantesque de 500 ans. Ses branches font plus de 70 m de long. L’intérieur est sobre.

Nous avons fait un petit tour au centre historique, les maisons ressemblent beaucoup à toutes celles des villes de pionniers.

Ayant faim, et sentant une bonne odeur, nous sommes entrés dans un restaurant libanais, presque plein. Accueil très aimable, et avonsgouté à la Moussaka et au kébab de mouton servi avec du riz et de la salade garnie d’un peu de féta. C’était bon.

Puis visite de Vermillon Ville. Il s’agit d’un village acadien reconstitué. Les cheminées étaient faites de boue mélangée avec de la mousse espagnole. Cette mousse servait aussi à faire des cordes. Le mélange boue et mousse faisait également une bonne isolation à l’intérieur des maisons.

Situé au bord d’un étang, il est très agréable d’en faire le tour d’autant plus que nous y avons rencontré de vrais cajuns. Ils parlent cajun donc français avec un charmant accent et surtout des expressions proches du Québécois. Ceux avec qui nous avons longuement papoté, nous ont encore appris beaucoup de choses. Certains recherchent toujours d’éventuels parents car comme il est expliqué sur le paragraphe Cajuns, les familles avaient été séparées. S’ils parlent français, leurs enfants pour certains ont refusé de parler la langue de leurs parents c’était mal vu à l’école, et donc ne connaissent que l’anglais. D’autres, ont réussi à transmettre ce savoir.

Toutes les fins de semaine, partout, on chante on danse, et les jeunes accompagnent les plus anciens. Ils ont aussi leur temps d’écoute à la radio une heure ou deux le samedi et le dimanche matin.

Nous sommes restés un bon moment dans ce village, à écouter chanter un Cajun dans ce qui était l’école, et où sur le tableau avait été écrit « je ne doit pas parler français à l’école à copier 100 fois.

Puis c’est au Wal-Mart que nous avons atterrit

Mercredi 10 Mars

Lafayette à Natchez

St Martinville petite ville d’une dizaine de mille d’habitants, et sa mythique « Évangeline », jeune fille acadienne séparée de son fiancée par les « vilains anglais ». Cette tragédie, a fait l’objet d’un poème traduit en 30 langues. C’est à St Martinville qu’Emeline (Évangeline) a retrouvé Louis atteint de la peste, bien des années plus tard.

St Martinville a aussi son musée sur le « grand dérangement » comme l’on dit ici qui veut dire aussi déportation, outre une grande fresque, un monument est dédicacé aux disparus ainsi qu’une plaque comportant 3000 noms de déportés. On retrouve beaucoup de nom typiquement français.

Nous voulions allez jusqu’à Natchez, dans l’état du Mississipi, et à cheval sur la Louisiane, et c’est avec un superbe soleil que nous avons repris la conduite, faisant une bonne partie d’autoroute pour éviter les routes secondaires assez cahoteuses. Sur plusieurs kilomètres d’ailleurs, cette voie rapide est construite en 2 ponts sur les marais.

Parking Wal-Mart après être passé au beau centre Info Touriste situé près du Mississipi.

Jeudi 11 Mars

Natchez à Opelousas

Bien que nous ayons visité plusieurs plantations ou manoirs, il a été intéressant de pousser les portes du « Longwood House » avec une charmante guide, habillée d’époque. C’est la plus grande maison octogonale des Etats Unis. D’un style un peu oriental, cette magnifique demeure, n’a jamais été achevée à cause de la guerre de sécession. Le propriétaire qui en commanda la construction fut ruiné après l’incendie de ses champs de coton par les nordistes. Cette maison de 3000m2 sur 6 étages comporte 26 cheminées et un ingénieux système de miroirs placés sous la coupole pour éclairer les sous sols. La famille continua à vivre dans 9 jolies pièces du rez de chaussée. Il y avait plus de 900 esclaves qui travaillaient sur les champs de coton, et une trentaine à la cuisine et à l’entretien de la propriété.

Un tour ensuite au « Forks of the road Market » le marché des esclaves.

Natchez était l’un des plus grand marché d’esclaves du Grand Sud. Subsiste une plaque commémorative symbolisée par une petite dalle en béton sur le sol, dans laquelle sont retenues quelques chaines.

Le Musée Afro Américain de la ville est consacré à l’histoire de cette population dans la région, et à la vie quotidienne des esclaves dans les plantations.

Nous avons quitté Natchez, qui est aussi la ville du Blues, pour nous diriger vers Opelousas au « Chico State Park » où en pleine nature, il y a un beau camping.

Vendredi 12 Mars

Chico State Park à Lafayette

Journée tranquille dans ce parc immense comportant près de 35 kilomètres de sentiers balisés. Nous l’avons d’abord exploré en C.Car jusqu’au lac du même nom où sont installés quatre Lodges sur pilotis se mariant très bien au cadre, que le parc louent. Maisons de vacances de rêve un calme absolu avec vue tout autour sur la nature environnante.

Le parc a son arboretum crée par un cajun du nom de Dupré. 3 parcours de sentiers avec passerelles, permettent un circuit de quelques kms bien agréables. Peu de fleurs en ce mois de Mars, c’est un peu tôt. Cependant, mon photographe préféré, à trouver quelques spécimens à photographier ainsi qu’un tatou, mais peu d’oiseaux.

Puis retour à Lafayette chez « Batteries Plus » très accueillants, où nous avions commandé une batterie pour le portable, et direction Wal-Mart.

Samedi 13 Mars

Lafayette à Basile

Une centaine de kilomètres séparent Lafayette de Basile. Basile a été notre point de chute pour la soirée et la nuit, mais avant, halte à Eunice au « Prairie Acadien Culturel Center » Outre son petit musée, on joue de la musique cajun tous les samedis après midi. Attirés par la musique, nous nous y sommes rendus pour écouter 4 cajuns avec guitare, violon, accordéon, et le « Ti-fer » c’est un triangle de métal sur lequel un musicien donne des petits coups. Chanté en cajun bien sur, nous avons trouvé la musique assez mélancolique.

Après la musique, nous nous sommes retrouvé dans la cuisine pour quelques explications sur le boudin blanc que nous avons dégusté. Il s’agit de riz de piment rouge et vert, d’oignon, de viande de porc, persil, cèleri, le tout mit dans une enveloppe de saucisse, et cuit dans un bouillon. C’est un peu relevé, mais nous avons aimé.

Nous sommes repartis avec un livre de cuisine que nous avons trouvé en français. Je ne sais pas si je ferai quelques recettes.

Direction en suite à Basile au D’I Restaurant Cajun. Nous y sommes allés bien sûr pour manger des écrevisses. Ce restaurant perdu dans la campagne est entouré d’élevage d’écrevisses. Nous avons pu voir quelques barques à fond plat, poussée par une roue en fer, ces barques servent pour le ramassage.

Dans ce restaurant ouvert tous les soirs sauf le dimanche, on mange en écoutant de la musique cajun. Beaucoup de monde et une grande partie en famille avec des enfants. Nous nous sommes bien régalés, avec d’énormes plateaux d’écrevisses un peu pimentées, et avons pu dormir sur le grand parking à coté du restaurant.

Dimanche 14 Mars

Basile au Sam Houston State Park

Un grand bonjour ce matin de la part de la propriétaire qui nous a demandé si nous avions bien dormis. Nous en avons profité pour en savoir un peu plus sur l’élevage des écrevisses.

Ces petites bêbêtes, s’enterrent la saison chaude et pondent alors que les champs sont ensemencés de riz. En avril, soit par avion soit avec des

machines, le riz sera semé, puis être récolté en Aout. Ensuite, les terres seront à nouveau inondées volontairement bien sur, pour les écrevisses qui profiteront de l’eau et d’une température moins chaude. Il faut 90 à 120 jours pour avoir une belle écrevisse. La pleine saison est donc de Novembre à Mars.

La Louisiane produit 90% de la récolte des USA, et en consomme beaucoup.

Chose surprenante, sur quelques terrains asséchés, on peut y trouver des terriers creusés par les écrevisses qui trouvent encore de l’eau en sous sol.

Ensuite, journée relaxe au camping du « Sam Houston State Park » où nous avons fait un peu de marche et de la lecture profitant d’un temps magnifique.